la collection du musée,
propriété de la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent,
n’a pas d’équivalent dans le milieu international de la haute couture
À ce jour, la collection du musée, propriété de la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, n’a pas d’équivalent dans le milieu international de la haute couture. Véritable pionnier, Yves Saint Laurent est le seul créateur de sa génération qui a décidé d’archiver systématiquement son œuvre depuis la création de sa maison de couture. Le patrimoine conservé par la Fondation est un trésor unique en son genre qui donne à voir la genèse et la vie des tenues créées par Yves Saint Laurent.
Du vêtement à l’œuvre d’art : histoire d’une collection unique
À partir de 1964, Yves Saint Laurent décide de conserver, pour chacune des collections, une sélection de prototypes. Le prototype est le modèle tel qu’il a été dessiné par lui, conçu par les ateliers sous sa direction et tel qu’il a défilé. Il se distingue du vêtement de clientes, réalisé à leurs mensurations et selon leurs désirs, dans les semaines qui suivent le défilé. Le prototype est conservé avec ses accessoires (bijoux, chaussures, gants, chapeaux, etc.).
À ces modèles s’ajoute l’ensemble des archives de la maison pour chaque collection : croquis originaux, fiches d’atelier, fiches de manutention, planches de collections, photographies et vidéos de défilé, livres de clientes (par modèle ou par cliente), archives de presse, etc.
Les textiles et accessoires
La collection de la Fondation compte à ce jour plus de 5000 modèles de haute couture. Le noyau de ce fonds, enrichi d’acquisitions régulières ou de donations, résulte d’une sélection directement opérée par le créateur, saison après saison.
Ce fonds couvre l’intégralité des collections haute couture présentées par Yves Saint Laurent entre 1962 et 2002. La Fondation conserve également 65 modèles Dior réalisés entre 1955 et 1960 lorsqu’Yves Saint Laurent était l’assistant de Christian Dior puis le directeur artistique de la maison de couture.
Indépendamment des créations des collections haute couture et de prêt-à-porter, Yves Saint Laurent s’est illustré dans la création de costumes pour des mises en scène et des interprètes mythiques. Ce sont Arletty dans Les Monstres sacrés (1966), Catherine Deneuve dans Belle de Jour (1967), Anny Duperey dans Stavisky (1974), ou encore Geneviève Page, dans l’Aigle à deux têtes (1978). Complice de la danseuse Zizi Jeanmaire et du chorégraphe Roland Petit, Yves Saint Laurent en sera maintes fois le costumier et le décorateur. Avec plus de cents costumes et des dizaines d’accessoires, la collection de la Fondation rend compte du talent exceptionnel d’Yves Saint Laurent pour habiller les artistes de son époque.
Les arts graphiques
La création d’une collection de haute couture est un processus long et complexe. Si tout commence par un croquis, chaque étape de la création nécessite l’élaboration de documents qui permettent aux ateliers de concevoir aussi bien le prototype que les modèles qui seront commandés par les clientes.
Le fonds d’arts graphiques ne se limite pas aux croquis de la main du couturier,
il compte également tous les documents qui, dans une maison de couture, participent à la réalisation d’un modèle :
– Les fiches d’atelier présentent une reproduction du croquis original et recensent, en plus des informations liées à l’atelier et au mannequin, les références des matières et des coloris, le nom des fournisseurs et l’accessoirisation exacte prévue pour cette création. Chaque changement au cours de la réalisation du vêtement y est scrupuleusement mentionné.
– Les planches de collection sont des documents de grand format qui donnent une vue d’ensemble de la collection. Elles sont organisées par type de vêtements (« Tailleurs », « Soir Court », « Soir Long », »Smoking », etc.), les croquis originaux, associés à un échantillon de tissu correspondant, y sont reproduits. Elles permettent à Yves Saint Laurent de concevoir le défilé : vérifier que celui-ci est bien équilibré et attribuer l’ordre des passages.
Le fonds documentaire
Provenant des ateliers ou du service de presse, les archives de la maison de haute couture enrichissent considérablement le regard porté sur les modèles conservés :
De nombreux documents témoignent d’abord du processus créatif :
– Les fiches de manutention détaillent les métrages, coûts et provenances des fournitures, ainsi que le temps de travail nécessaire à la réalisation du modèle afin d’en déterminer le prix.
– Les patrons et toiles de vêtements servent à élaborer les prototypes mais aussi les échantillons de broderies, des empreintes textiles ou des sparteries permettant la fabrication de chapeaux et de chaussures.
D’autres documents retracent la conception de chaque défilé et les ventes qui suivaient :
– Plans de défilés, dossiers de presse et cartons d’invitation permettent de revivre le moment le plus intense de la vie de la maison de couture : l’organisation de la présentation de chacune des collections. Surtout, les photographies et vidéos de défilé permettent de voir le vêtement tel qu’il était porté.
– Les livres de ventes et les fiches clientes témoignent des commandes passées par les acheteuses à l’issue de chaque défilé.
Grâce à des archives personnelles, notamment photographiques, la Fondation peut également retracer la vie privée d’Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé : leurs jeunesses respectives à Oran et l’Île d’Oléron, leur rencontre, la constitution de leur incroyable collection d’art ou les différentes maisons dans lesquelles ils ont habité.
Le service de presse a par ailleurs systématiquement archivé magazines, coupures de presse, interviews. Ce fonds permet de retracer les retombées et les commentaires de chacune des collections et grands événements organisés par la maison de couture durant quarante ans. Cette archive a une valeur inestimable pour comprendre l’évolution de la carrière et de la vie du couturier mais aussi pour les replacer dans leur époque.
Les peintures et les photographies d’artistes
La Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent possède des portraits célèbres du couturier comme celui réalisé par Bernard Buffet en 1958 ou ceux peints par Andy Warhol en 1972.
À cela s’ajoutent plus de 1000 tirages de ceux qui comptent parmi les plus grands photographes du XXème siècle : Irving Penn, Richard Avedon, Helmut Newton, David Seidner, Arthur Elgort, Jeanloup Sieff ou Marc Riboud. Qu’il s’agisse de photographies de mode commanditées par la presse nationale et internationale pour leurs parutions, de portraits du couturier ou de clichés réalisés pour les publicités de parfums, toutes ces photographies ont fait l’histoire et la renommée d’Yves Saint Laurent et de sa maison de couture.
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